L'Interprétation Musicale Est la Restitution Sonore des Termes et Signes d'une Œuvre de Musique Ecrite, Voire de les Transcender pour Enchanter l'Auditoire. DÉFINITION DE L'INTERPRÉTATION L'interprétation est l'action de donner une signification claire à quelque chose d'obscur, d'incompréhensible. On parle ainsi de l'interprétation d'un texte, d'une loi, d'un rêve, d'une allégorie, etc., pour dire qu'on veut expliciter leur sens confus. En musique, on ne peut prétendre qu’une partition soit a priori inintelligible. Là, l’interprétation n’est pas requise pour lever une ambiguïté, mais simplement pour rendre l'œuvre "audible", accessible à l'oreille de l'auditeur. Mais comme nous le verrons plus loin, les choses ne sont pas aussi simples. DÉFINITION DE L'INTERPRÉTATION MUSICALE (INTERPRÉTATION MUSIQUE) L'Interprétation Musicale Désigne l'Exécution Sonore de la Partition d'une Œuvre Écrite, Où l'Expression Personnelle Représente La Part de Création de l'Interprète. L'écriture d'une partition est en effet parfaitement claire et intelligible pour un musicien. Mais tant qu'elle n'est pas totalement accomplie en matérialisant les notes écrites en sons physiques, elle n'est pas encore de la musique. La Partition n'est alors qu'un programme, comparable à un plan d'architecte, qui préfigure le bâtiment fini. L'interprétation permet l'aboutissement de l'œuvre du compositeur, la phase indispensable à son "exécution" et l’interprète apparaît comme un médiateur entre le créateur et le public. Aussi l'interprète aura-t-il la difficile mission de comprendre et d'exprimer le secret mystérieux de l'œuvre, et de le faire éclore et grandir dans la magie de la musique. Si le "déchiffrage" ou "l'exécution" permettent de rendre sonore et audible la partition, l'interprétation évoque d'avantage la manière dont la pièce sera jouée. La virtuosité de l'interprète garantit l'authenticité de l'exécution, sa sensibilité et sa personnalité l'enchantement. Interprétation vient du grec "interpretacïons" qui signifie : présage, explication d'un songe pour prévoir l'avenir. Dans la musique l'interprétation révèle et "explique" la vision du compositeur. INTERPRÉTATION DÉFINITION PHILOSOPHIQUE "Il n’y a pas de faits mais seulement des interprétations". Nietzsche Des questions se posent alors : est-il légitime de voir du sens là où il n'y a aucune conscience pour signifier ? Où se trouve la frontière entre interprétation et lucidité ? L'interprétation est possible si l'on admet que l'homme exprime subjectivement le réel, mais elle ne l'est plus quand ce qui est vérifiable est admis comme indiscutable. D'autre part, nous avons vu que si l'interprétation est une étape-clé de la compréhension, en dégageant le sens d'une idée, le rendant intelligible, "interpréter" peut aussi vouloir signifier le déformer, voire le travestir. C'est de là que sont parties les incessantes polémiques en musique et littérature : "traduttore traditore" "Traducteur, traître" signifie qu'une traduction littéraire ou une interprétation musicale peut aussi trahir la pensée originelle de son auteur. L'écriture et l'interprétation musicale appellent à une réflexion philosophique complexe et approfondie, sur essence et objet de la MUSIQUE. HISTOIRE DE L'INTERPRÉTATION AU COURS DES SIÈCLES
Tout au long du Moyen Age l’improvisation collective tenait une place fondamentale. Les musiques du XVII et XVIIIème siècle, Renaissance et Baroque, avec la basse continue, laissaient une place relativement libre à l'interprète, et l'incitaient même à improviser. Durant la période classique, on employait le terme "exécuter", pour concrétiser la transcription sonore alors très stricte du texte musical. À partir de la Période Romantique au XIXe siècle, on a vu, à tort ou à raison, le compositeur perdre un peu de sa place prépondérante au profit de celle de l'interprète. Et que peut on dire du jazz, où l'interprète a non seulement la plus totale liberté d'interprétation de la composition, mais encore la possibilité, voire l'impératif d'improviser à sa guise sur les harmonies du thème ? Les guerres d'Ecole ne sont pas prêtes de s'éteindre... UNE INTERPRÉTATION MUSICALE IMMANENTE OU TRANSCENDANTE ? Le premier stade de l'interprétation musicale, consiste à déchiffrer la partition (ou la grille d'accords en jazz) pour la révéler en sons réels. Car sans perception, sensation auditive, la musique n'existe pas. La partition n'est que le codage de la musique, et l'émotion musicale ne peut s'installer qu'à travers l'audition sonore "physique" de l'œuvre. Le respect qu'imposent certains grands compositeurs comme BACH ou MOZART pourrait amener l'interprète à ne pas oser jouer leurs œuvres. L'interprétation doit-elle être immanente ou transcendante ? S'il est vrai que l'interprétation d'une partition, exécutée scrupuleusement, "mécaniquement" "sans âme" (la caricature serait le montage de petits extraits enregistrés absolument irréprochables, tels des fichiers MIDI programmés pas à pas sur PC), ne trahit certes pas la rigueur et l'immanence de l'écriture du compositeur, qu'elle laisse l'auditeur (avec ses possibilités et ses lacunes) libre d'inventer sa propre interprétation, sa propre compréhension de l'œuvre, ce dernier a-t-il alors quelque chance d'être ému ? Car l'objectif musical fondamental de l'interprète dans sa transcription sonore, n'est-il pas de susciter un enchantement esthétique, à la fois intellectuel, affectif et sensuel ? C'est pourquoi la meilleure interprétation classique s'attachera à trouver le juste équilibre entre la restitution aussi fidèle que possible de la pensée de l'auteur, et sa transcendance par l'intelligence de l'œuvre. Les strictes notations de la partition doivent servir l'interprétation musicale, et non le contraire. Aussi l'interprète s'autorisera-t-il à prendre quelques infimes libertés en jouant subtilement avec la durée des notes. Les indications de la partition dicteront aussi au virtuose la limite à ne pas dépasser, avec pour seul juge sa probité intellectuelle et artistique. L'universalité d'une œuvre passe par son adaptabilité à l'époque à laquelle elle est jouée : cette pensée de PICASSO est sur ce point lapidaire : "En art, il n’y a ni passé ni avenir. Lorsqu’une œuvre ne continue pas de vivre dans le présent, elle n’entre plus en ligne de compte". Aussi l'idée d'une interprétation musicale transcendante, susceptible d'apporter à un manuscrit du passé une meilleure adaptation à la modernité, apparaît comme essentielle. Rendre actuelle une œuvre séculaire, voilà ce qui distingue l'interprète de génie du conservateur de musée. De grands chefs d'orchestre, comme Herbert Von KARAJAN, l'ont compris, eux qui ont ont su apporter à la norme d'interprétation de siècles oubliés, la culture de ceux qui les ont suivi. Nous verrons que l'art d'interprétation musicale fait appel à de nombreuses techniques. Certaines, relevant de la direction d'orchestre, comme la Sur ou Sous-pondération du rythme, ne seront pas détaillées ici. Nous nous attacherons tout particulièrement à parler de l'interprétation à la clarinette, instrument qui permet les plus merveilleuses nuances. INTERPRÉTATION MUSICALE EN MUSIQUE CLASSIQUE Une distinction s'impose immédiatement entre l'interprétation en musique classique et jazz : La musique classique est une musique soigneusement élaborée, dédiée au compositeur et laissant une part relativement ténue à l'interprète : on a même employé le verbe exécuter ! Le son, matériau noble mais impersonnel de la composition doit être émis selon des règles strictes de conservatoire - pur et droit - et cette sobriété peut lui donner une immense grandeur, comme par exemple, dans l'adagio du Concerto pour Clarinette KV 622 de MOZART. L'art d'interprétation se bornera alors à restituer l'immanence de l'œuvre, avec la plus grande musicalité possible. L'interprète de musique classique est toujours subordonné à ce terrible impératif : émouvoir tout en restant captif de l'œuvre ! INTERPRÉTATION MUSICALE EN MUSIQUE DE JAZZ Le jazz, à l'opposé de la musique classique, est une musique de l'instant. Basé sur le swing, l'expressivité et l'improvisation, cet art vivant et complexe, couleur incontournable de notre siècle, offre cette fois-ci à l'interprète le rôle prépondérant. Le jazz donne en effet la plus totale liberté à son talent imaginatif d'homme et de créateur. Improvisateur, le musicien de jazz saura broder un contrepoint autour du thème, et cette invention extemporanée sera, il est vrai, réussie ou pas. L'expressivité, comme nous le verrons plus loin, tiendra un rôle capital dans l'interprétation et la manière de faire passer le message musical du jazzman.
L'interprétation à la clarinette relève des règles générales et de l'art d'interprétation. Cependant les infinies possibilités dynamiques de l'instrument ouvrent une très large gamme de possibilités. EFFETS ET NUANCES DE L'ART D'INTERPRÉTATION L'art d'interprétation va faire appel aux effets et aux nuances, parmi une foule de procédés expressifs. En voici quelques uns : NUANCES DE L'INTERPRÉTATION MUSICALE Ce sont les nuances qui font vivre la musique. Les nuances sont étroitement liés à la sensibilité de l'interprète et à son sens de l'art en général. Elles sont comme l'éclairage d'un tableau, avec ses différences d'intensité, de l'extrême éclat du soleil, au noir d'encre d'un ciel sans lune, en passant par les mystérieuses lueurs du clair-obscur. Pour pouvoir nuancer, l'interprète doit bien entendu d'abord être doué de sensibilité, "être artiste", pour ressentir la nécessité de ces différences d'intensité. Mais, pour que les doigts obéissent aux sentiments, aux sensations, il lui faut d'abord maîtriser la qualité du son. Celle-ci doit être égale sur toute l'étendue de la gamme, pour ensuite pouvoir être modulée à volonté : pour cela, il faut procéder à l'étude de sons filés, pour savoir passer de piano à forte ou de fortissimo à pianissimo en souplesse et avec pureté et élégance. LES EFFETS ET NUANCES - TERMES ET SIGNES DE L'INTERPRÉTATION MUSICALE LES NUANCES La dynamique définit la puissance du son. L'art du clarinettiste consiste à moduler cette intensité pour effectuer ce qu'on appelle les nuances. Les nuances, souvent prescrites sur la partition s'échelonnent de "pianissimo" à "fortissimo". La très large plage de dynamique de la clarinette autorise toutes les nuances d'interprétation, des accents puissants et étincelants jusqu'aux plus infimes murmures s'évanouissant dans un souffle. La dynamique de ll'instrument varie avec la puissance de la colonne d'air. La partition de clarinette, affiche naturellement les nuances d'interprétation s'échelonnant de ppp "dans le souffle", à "fortissimo". En voici le principales :
EFFETS DE L'INTERPRÉTATION MUSICALE Les effets d'interprétation à la clarinette sont particulièrement saisissants :
Nous avons vu que l'essentiel est dédié à l'interprète dans la musique de jazz. Le jazzman est libre d'improviser, de moduler au gré de sa sensibilité et de sa sensualité, à tel point qu'il réinvente presque à chaque instant la musique du compositeur. Le swing est LA caractéristique essentielle de la musique de jazz. En effet l'interprétation d'un thème où le swing serait absent vaudrait à "l'exécution" une interdiction d'être qualifiée de jazz. C'est bien pourquoi le swing fait naturellement partie des normes de l'interprétation en jazz, au même titre que nuances et effets. L'expressivité adapte la technique vocale des chanteurs de blues au jeu instrumental. En effet, les noirs chantent d'une manière extrêmement expressive, utilisant toutes les possibilités de la voix (Voir : Chanteurs et chanteuses de blues, de Negro Spirituals, de Gospel). - L'expressivité instrumentale consiste donc à faire "chanter" naturellement les instruments à l'image de ce que peut faire la voix humaine. L'expressivité s'ouvre sur un univers musical extrêmement riche et émouvant, inconnu de la technique de nos conservatoires. - L'expressivité va utiliser toutes les ressources du travail du son : effets et nuances, vibrato large ou serré, inflexions émouvantes, glissandos, forte ou pianissimo, voire growl, qui concourent à rendre le timbre vivant. - L'expressivité rend la musique intéressante. En mettant en exergue telle ou telle note, l'interprète éveille la curiosité de l'auditeur, retient son attention. En un mot, l'expressivité est l'une des techniques qui fait "passer la rampe" à l'instrumentiste. Les musiciens noirs utilisent cette technique, naturellement, instinctivement... < Le feeling est une des constantes de l'interprétation en musique de jazz. Le feeling est l'extrapolation de l'expressivité, de la sensitivité de l'interprète : ce dernier vit sa musique si intensément, s'éloigne tellement de la rigueur pour s'enfouir totalement dans la musique, qu'il en résulte un fluide communicatif qui envoûte peu à peu son auditoire. Le feeling, comme le don musical ne s'apprend pas vraiment, mais l'analyser est une bonne initiation à la compréhension de l'interprétation : quel interprète en effet n'a pas rêvé d'enchanter son public ? Jouer avec feeling, c'est jouer librement avec les temps et le matériau sonore, densifier son énergie ou la relâcher, pour accorder ses vibrations au rythme musical universel. Si le feeling est l'apanage des musiciens de jazz noirs, il peut être aussi le privilège de rares musiciens blancs. Mais dans ce cas ne dira-t-on pas d'eux qu'ils jouent "noir" ? "Au conservatoire, je vois des gamins de 18 ans jouer des notes absolument justes sans jamais rien ressentir. Chez eux, rien ne vibre. Je ne cesse de leur dire que leurs notes sont à jeter à la poubelle si elles ne résonnent pas d'un feeling jazzy indispensable. Les jeunes se cachent derrière une partition, un instrument et, quand ils entendent le mot improvisation, ils deviennent livides." Martial Solal L'improvisation, bien que presque omniprésente dans la musique de jazz, elle n'est pas le critère indispensable pour définir ce genre. En effet, seuls swing et l'expressivité sont les caractéristiques essentielles du jazz. Mais l'improvisation est la suprême liberté que le compositeur lègue à l'interprète.
Revenons à l'art d'interprétation. Après le travail préparatoire et quelque peu scolaire de maîtrise de l'instrument, l'étude des nuances et la compréhension de l'art musical, l'interprète peut alors commencer à "jouer de la musique". Car, vous l'avez compris, il ne suffit pas de déchiffrer et d'aligner des notes - même parfaitement exécutées - pour devenir un bon interprète : il faut savoir "faire passer des émotions". Cet art nécessite à la fois concentration, décontraction et tension, ce qui peut sembler paradoxal. En musique classique, le musicien interprète analysera d'abord l'esprit global de la pièce, essaiera de comprendre et d'embrasser ce qu'a voulu dire le compositeur. Puis il tentera d'exprimer cet imaginaire avec sa propre personnalité, et toutes les fibres de sa sensibilité. Le but de l'interprétation est de rendre la musique vivante, émouvante, peut-être actuelle, et de s'attacher à communiquer son enchantement. Le soliste doit recréer le mystère de la musique, en exprimant les milliers de sentiments que lui suggère l'œuvre, et qu'il se serait senti incapable d'exprimer avec des mots... Il mettra une "intention" en chacune de ses notes. La musique est intimement liée à la pulsation, à l'émotion. Elle doit émouvoir pour délivrer son message. Comment atteindre l'auditeur en effet, sans être soi-même sous l'emprise de l'émotion ? C'est pourquoi l'interprète clarinettiste, n'aura pas honte d'être émotif : au contraire. S'il sait maîtriser son trac, il ira plus loin qu'un autre, dépassé par sa sensibilité dans l'infini du rêve et totalement investi dans ce qu'il joue. La clarinette se prête merveilleusement à l'interprétation, disons le et redisons le encore : prolongeant le souffle humain, elle permet les plus subtiles nuances. Elle donne la possibilité au musicien, plus que n'importe quel autre instrument, d'émettre des sons d'une infinie délicatesse : des bruissements, parfois même si ténus, qu'ils sont à peine audibles, ne laissant filtrer que la colonne d'air. Et comme à l'opposé, la clarinette sait s'exprimer avec une extrême puissance, elle libère son énergie exceptionnelle dans l'éclat de ses sons resplendissants... En suggérant une phrase dans un souffle ou au contraire en l'accentuant pour la mettre en valeur, en accélérant ou ralentissant imperceptiblement un trait, en interprétant une ligne avec la plus extrême tendresse ou au contraire avec la plus violente exaspération, le clarinettiste saura insuffler magnétisme et couleur au dessin musical, le rendre expressif et installer ainsi son enchantement. C'est ce qu'on appelle la musicalité. Le virtuose transcendera cet art en allant plus loin encore : il saura distiller un fluide émotionnel interférant avec celui de son public, comparable à l'Amour, où chaque être ne cherche plus seulement le plaisir de l'autre ni le sien propre, mais une élévation conjointe vers une harmonie divine. Les notes ainsi animées, c'est à dire pénétrées d'âme, se fondront alors dans l'infini universel et pourront alors générer cette poésie cosmique si merveilleuse qu'on appelle la Musique.
Un petit conseil au passage pour votre prochain concert de clarinette : Au cours de l'interprétation, il ne faut plus réfléchir, mais seulement anticiper sans crispation : s'abandonner (avec toute sa puissance de concentration) à l'âme de la Musique. Les doigts retrouveront naturellement la magie de l'instinct. Bien sûr alors, toutes les plus grandes joies seront offertes à celui (ou celle) qui maîtrise l'interprétation et sait faire passer et ressentir la Musique ! "Une musique vraie passe la rampe, et l'émotion sincère touche toujours le public ..." ENREGISTRER SON INTERPRÉTATION MUSICALE ET'ÉCOUTER ET POUR SE CRITIQUER !
La master-class s'adresse à des professionnels, étudiants de haut niveau ou amateurs confirmés, issus des universités et conservatoires nationaux ou régionaux (CNSM, CNR). Des "master-classes" de clarinette passionnantes et conviviales permettent ainsi aux musiciens de bénéficier de l'enseignement du concertiste, tant sur le plan de la technique respiratoire, de la maîtrise de la sonorité, des effets et des nuances, de l'art consommé d'interprétation, ou de l'approche du concert. (*) Jean-Christian Michel est compositeur et clarinettiste. Il a travaillé l'interprétation avec Guy DEPLUS professeur de clarinette au Conservatoire national supérieur de Paris. Jean-Christian Michel a joué avec les plus grands noms du jazz comme Duke Ellington, Kenny Clarke, Mezz Mezzow... En dehors de ses concerts, Jean-Christian Michel donne des master-class (lorsque son emploi du temps le lui permet !) Ancien chirurgien, grand compositeur et concertiste mondialement connu, il est sociétaire définitif de la SACEM et a obtenu le prix "Sciences et Culture" à la Sorbonne (6 prix Nobel dans le Jury).
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